Petite pose tranquille [ PV Thélie ]

Les longs après-midis passés dans la bibliothèque, un des choses que Madison aimait par-dessus tout. Se recueillir dans le silence, entourée de bons bouquins et si possible avec une tasse de thé chaud. Il ne lui en fallait pas plus pour se sentir bien et pouvoir, soit lire, soit réfléchir à toutes les choses qui la préoccupaient. Pour le moment elle avait pris un livre mais comme il y avait pas mal de monde aujourd'hui dans la bibliothèque, elle décida de regarder un peu les nouvelles têtes. Il y avait tout les petites nouveaux qui se stressaient 10 minutes avant chaque cours, les habitués qui partaient 2 minutes avant, les bouquineurs qui marchaient le nez dans leur livre, ceux qui faisaient semblant de lire tout en regardant le beau gars ou la jolie fille un peu plus loin. Et il y avait aussi cette fille : Thélie. Madison ne savait pas trop pourquoi mais elle n'aimait pas cette fille et c'était réciproque. Sa façon d'être, de soutenir le regard de Madison la dérangeait et puis, on ne peut pas aimer tout le monde n'est-ce pas ? Quoi qu'il en soit, elle était là, à dévisager Madison, encore une fois. Mais loin de fuir son regard, Madison la regarda droit dans les yeux et afficha son petit air insolent, celui qui voulait dire : "pfffff rêve pas, tu pourras jamais être comme moi", et encore tant d'autres choses et un petit sourire encore plus équivoque. Puis elle se leva gentiment, toujours en fixant Thélie avec le même air, reposa son bouquin sur la pile à côté d'elle et se dirigea vers la demoiselle. Quiconque aurait vu la scène aurait pu croire qu'elle allait lui parler ou encore tenter une approche, mais Madison n'était pas ce genre de personne. Elle ne parlait qu'aux gens avec qui elle entrevoyait des possiblités et franchement, elle n'en voyait aucune en Thélie. Elle s'approcha donc et au moment où elle arriva en face d'elle, tourna à droite vers une étagère et prit un livre. Puis elle regagna sa place le plus dignement possible et fit en sorte de s'asseoir de sorte qu'elle ait toujours Thélie en vue.

Poudlard : +10

Les cours ayant repris, les devoirs avaient suivi rapidement sans surprise. Les professeurs se sentaient d'autant plus obligés de donner des devoirs en quantité que les élèves entamaient leur dernière année d'études. Nous ne pouvons perdre de temps. Il faut que vous soyez prêts pour vos ASPICS ! et tutti quanti avaient envahi les séances d'apprentissage. Pour certains, on pourrait presque croire que les profs étaient plus excités (ou stressés ?) que les élèves ! Thélie ne comprenait pas trop cette tension, après tout c'était une année d'études, rien de plus. Bien sûr, le but se rapprochant toute allure, l'excitation était légitime. La Poufsouffle n'en était d'ailleurs pas épargnée bien qu'elle le camoufle bien.

Imaginez ! Elle sera enfin débarrassée de tous ces boulets censés représenter notre avenir ! Bon, ils seront remplacés par les bouffons, cupides, manipulateurs et autres de la vie active mais l'avantage était qu'elle ne vivra pas avec eux à longueur de temps. Elle pourra s'accorder des pauses, pauses qui serviraient à rehausser le niveau intellectuel, à passer du temps avec son fils, à s'attacher à son éducation et encore à d'autres choses que vous ne saurez pas, na.

Lilian approchera les un an à ce moment-là... Il fera ses premiers pas dans le manoir de son père. Thélie l'imaginait déjà s'entraîner en s'accrochant à tout - en faisant tout tomber aussi, puis courir partout... Monter les escaliers seul, grimper sur tout ce qu'il ne fallait pas, goûter tout ce qu'il ne fallait pas, et qui sait encore ce dont il sera capable ! Ces rêveries la feraient presque sourire.

D'ailleurs, c'est ce qu'il se passait. Les yeux dans le vide depuis que ces pensées avaient encombré son esprit, ses lèvres affichaient à présent un demi-sourire également à l'adresse de l'illusion. Une voix la fit revenir à la réalité, son prénom étant cité.

Je crois que tu as un ticket avec Thélie !

Quand elle repéra la source sonore, elle put voir une fille pouffer en finissant sa phrase qui s'adressait à une jeune Serpentard, du nom de Madison si elle se souvenait bien. Si elle se passerait bien de ce genre de commentaire, c'était encore plus de mise avec cette fille. Non pas que la Madison en question n'ait fait quelque chose de précis qui aurait éveillé l'antipathie de la Poufsouffle. Juste qu'elle n'aimait pas les manières de cette fille. En plus de ne pas avoir l'air nette. Rien n'avait spécialement causé cette impression, c'était... Comment dire ? Physique ? On va dire ça comme ça, elle ne pouvait pas la sentir. Et son odeur ne plaisait pas non plus à Madison, mais ça c'était un détail. Pardon ? Heu oui, il serait correct d'affirmer que Thélie se fichait pas mal de ce que les gens pensaient d'elle. A vrai dire, c'est logique avec le peu d'estime qu'elle leur accorde (mais ça, c'est une autre histoire !).

La jaune et noire fronça les sourcils et jeta un oeil au parchemin sur lequel elle était occupée avant de dévier dans le futur. Eh oui, elle se trouvait installée à la bibliothèque au départ pour travailler sur une dissertation pour le cours d'histoire de la magie puis elle avait rêvasser et maintenant voilà qu'on insinuait qu'elle draguait cette fille !

Et toi, tu as une langue de trop, répliqua-t-elle à celle qui avait lancé la "boutade" en la fusillant du regard.

Poudlard : +5

Une réponse, s'il-vous-plaiiit ?

A peine Madison s'était-elle rassise qu'une voix cria : "Je crois que tu as un ticket avec Thélie". La petitesse de la phrase ne lui donna même pas envie de prendre le temps de lui répondre, d'ailleurs cela l'importait peu. La personne qui avait osé parler ainsi se ferait ramasser par Thélie, chose qui arriva peu après d'ailleurs. "Et toi, tu as une langue de trop". La réponse de Thélie sonna sèche et sans aucune suite possible. Même si Madison n'aimait pas Thélie, elle la connaissait un peu et savait très bien qu'elle ne se laisserait pas ainsi traiter. Oser lui dire qu'elle avait quelques tendances homosexuelles, c'était de l'inconscience. Et bien que notre petite Serpentard n'ait guère de sympathie pour la jaune et noire, elle devait au moins lui reconnaître une bonne répartie. L'infortunée demoiselle qui avait prononcé ces mots ne sût plus quoi dire, et s'en alla, pataude, sans se retourner. Mais dans sa fuite lâche, elle fit tomber la pile de livres qui se trouvait près de Madison qui ne pût s'empêcher d'en rajouter une couche par-dessus.

- En plus d'être inconsciente et de t'en prendre à Thélie, tu es dotée d'une maladresse assez pitoyable. Allez, ramasse ces bouquins et va-t-en avant que ça finisse mal.

Puis Madison se leva et marcha dans la direction de Thélie. Elle attrapa un bouquin et quand elle fût à hauteur de Thélie, elle lui dit :

- Même si je ne t'apprécie pas, je dois te reconnaitre une bonne répartie. Merci.

Et Madison s'en alla. Elle ne savait pas si Thélie avait compris pourquoi elle la remerciait, mais elle-même le savait et c'était suffisant. En disant à Madison qu'elle avait un ticket avec Thélie, la pauvrette de toute à l'heure avait insinué que Madison aussi avait quelques tendances et cela n'avait pas du tout plu à cette dernière. Mais Thélie avait répondu avant que Madison n'ait pu dire quoi que ce soit, et avait cloué la bouche de l'insolente. Voilà la raison du remerciement de Madison.

[Vraiment désolée du temps (énorme) qu'il m'a fallu pour répondre]