Livre versus échelle. Qui gagnera? [PV Owen Jensen]

Lily-Rose-Alix n'était pas petite pour son âge, et elle grandissait encore, mais pas assez pour atteindre les dernières étagères des bibliothèques (le meuble). Même sur les petites échelles mises à disposition des élèves, elle n'arrivait pas à atteindre l'ouvrage qu'elle souhaitait emprunter. Le débat étant de savoir si ce sont les bibliothèques qui sont trop grandes ou les échelles trop petites. Mais une autre histoire.

Cela faisait bien une bonne demi heure que notre petit rossignol parcourait la bibliothèque en long, en large et en travers pour trouver le fameux livre qu'elle cherchait. C'était toujours comme ça. Bien qu'elle arpente ces lieux depuis son arrivé à Poudlard 5 ans plus tôt, et qu'elle y passait bien plus de temps que dans sa salle commune, elle n'arrivait jamais à trouver du premier coup le recueil qu'elle souhaitait emprunter ou consulter.

A présent, elle se tenait sur la dernière marche de l'échelle. Sur la pointe des pieds, dans de minuscules chaussures à petit talon couleur crème. Il faisait maintenant trop froid pour porter le chemisier de l'école, et notre demoiselle portait donc un pull beige en laine avec des motifs entrecroisés, la jupe plissé auquel elle ne pouvait échapper - pour la simple et bonne raison que c'était l'uniforme de l'école - et des collants noirs. Elle avait posé sa robe de sorcières sur le dossier d'une chaise et son sac de cours sur l'assise.

De temps en temps, la bibliothèque était envahi de jeune gens bruyant qui venait juste pour la réalisation d'un devoir à rendre. Par manque de chance la bibliothèque était vide aujourd'hui. Pas un seul élève à qui demander de l'aide, et la bibliothécaire était sortie quelques minutes auparavant :
"Je reviens, je dois passer donner ce livre à l'un de vos professeur, je vous confie la bibliohtèque"

Et en élève modèle et petite fille bien éduqué Lily-Rose-Alix répondit avec le visage qu'une personne ravie qu'on lui donne momentanément de tel responsabilité :
"Bien sur. J'attends votre retour, j'aurai surement des livres à emprunter de toute façon."
*La barbe! Je n'ai pas que ça à faire moi! Enfin je suis bien contente de la trouver quand je cherche un livre*

Perché sur son échelle, notre petit rossignol lança un regard assassin à l'ouvrage, ce qui ne changea absolument rien à la situation initiale vue que le recueil ne bougerait pas seul. Résigné à attendre le retour de la bibliothécaire, Lily-Rose-Alix laissa s'échapper un soupir et un "Zut" de frustration tout en redescendant l'échelle.

C'est à ce moment là qu'elle entendit la porte de la bibliothèque s'ouvrir avec son grincement si caractéristique. Elle se dirigea donc vers les bruits de pas, qui n'étaient pas ceux de la bibliothécaire. *Enfin quelqu'un qui va peut être pouvoir m'attraper ce fichu livre* Il était beaucoup trop lourd, plus assuré et encore plus rapide que ceux de la bibliothécaire dont les talons cliquetaient en permanence sur les dalles de pierres. Ne supportant plus ce tic-tac constant, Lily-Rose-Alix avait pris l'habitude de marcher sur la pointe des pieds dans la bibliothèque et bien que les bruits de pas se rapproche, elle n'arrivait pas à les situer correctement. Ce qui fait qu'au détour d'une armoire elle failli percuter la personne et dans son mouvement de recul elle perdit l'équilibre et tomba à terre sur les fesses.
"Aie"

Lily-Rose-Alix vit la main qui tenta de la retenir mais cela ne servit à rien à par laisser tomber les livres, qui par chance ne touchèrent pas notre petit rossignol.

Elle replia ses jambes sur le coté, car elle ne pouvait tout de même pas se lever comme le ferait un camionneur. Elle posa avec délicatesse ma main, sur celle qui lui était posé, tel un oiseau se posant sur une branche, et ensuite seulement pensa à relever les yeux pour voir à qui appartenait cette main secourable.

La main était relié au bras de son professeur de botanique et directeur de maison, Monsieur Jensen. Qui était par la même occasion son professeur préféré. Elle ne brillait pas particulièrement dans sa matière, mais s'en sortait bien tant que les plantes n'essayaient pas de l'étrangler (comme s'était arrivé l'an passé, ce qui avait créé une belle pagaille, d'autant plus qu'elle n'était pas la seule victime) ou de la mordre (comme lors de sa seconde année, ou elle avait finit à l'infirmerie après une plante est décidé de se servir d'elle comme petit déjeuner). Ceci dit, elle aimait vraiment les plantes (celles qui étaient inoffensive surtout).

Reprenons le fil, reconnaissant son professeur, elle répondit à son sourire et à ses paroles :
"Je n'ai rien, merci."

Comme de nombreuse fille de l'école, Lily-Rose-Alix trouvait le professeur à son goût, mais par chance pour elle, elle n'était pas du genre groupie sans quoi elle aurait probablement poussé un soupire de contentement des plus ridicule. Tout au plus une légère rougeurs apparut sur ses joues pâles.

Une fois relevé, elle lâcha la main de son professeur et remis les plis de la jupe en place. Après quoi, elle se baissa gracieusement pour ramasser quelques uns des livres tombés à terre, vérifiant au passage qu'ils ne soit abimés.

"Je peux vous aidé à les ranger si vous le souhaitez" annonça t-elle de sa voix fluette. Pour une fois, elle proposait son aide sans arrière pensé ou sans se sentir obligé. C'était comme si une partie de sa personnalité, celle qui restait caché au yeux du reste du monde, celle de la fille unique pourri gâté et au caractère passablement abominable, n'existait plus.

Puis songeant à ce fameux livre qui restait obstinément sur sa dernière étagère, elle demanda :
"Puis-je vous demander d'attraper un livre pour moi? J'ai laissé ma baguette dans ma chambre et même avec l'échelle je ne peut pas l'atteindre". Elle regarda son professeur par le bas, de façon totalement involontaire puisqu'elle était plus petite que lui, mais cela lui donnait un charme qu'elle ne savait pas posséder.

Il la remercia de vouloir ramasser les livres, mais il est vrai qu'avec un sort d'une simplicité enfantine, ceux-ci reprirent place sur le bras de Monsieur Jensen en moins de temps qu'il en faut pour le dire. Être sorcier à ses avantages. Elle le coupa sans le vouloir pour lui demander de l'aide, mais il ne sembla pas lui en tenir rigueur. Peut être était-il habitué au mauvaise manies et comportements des élèves, bien qu'en temps normal, elle se comporta comme une enfant et comme une élève modèle. *Quelle comédie perpétuelle*

Ignorant le mouvement de recul amorcé par le professeur tout autant que sa cause - on se rend rarement compte des choses lorsqu'on est concerné et il est clair qu'elle manquait de recul en ce qui concernait la situation actuelle - elle ne compris pas non plus la cause de sa gène. C'était bien la première fois qu'elle voyait un professeur rougir, et cela ne manquait pas de charme, il faut bien se l'avouer. Mais cela prouvait qu'il était un humain comme les autres. Et pas un être dénoué de sentiments et de vie autre que ce que les élèves en voyait. Tout comme il lui était difficile d'imaginer son professeur préféré en père de famille, alors qu'elle savait qu'il avait trois enfants.

Bien qu'étonné par le comportement de son professeur, Lily-Rose-Alix passa outre. Il n'y avait rien de plus désagréable qu'on vous fasse remarquer que vous avez rougit et qu'en plus on vous en demande la raison.

Il en profita pour décliner l'offre concernant le rangement mais accepta immédiatement, en gentleman et gentil professeur qu'il était de lui attraper le fameux livre, qui la narguait depuis trop longtemps à son goût. Montrant l'étagère d'un geste de la main car *il n'est pas poli de montrer du doigt*, elle lui laissa le temps de poser ses ouvrages avant de revenir à la dite étagère.

"Le titre de l'ouvrage c'est Mon beau Phénix, c'est celui dont la tranche est dorée. Mais il ne s'agit pas d'un devoir à rendre, c'est pour ma culture personnelle. Et je dois dire que l'animal m'intrigue. C'est juste que je n'avais pas pris le temps de m'y intéresser et qu'on n'en à pas encore parlé en cours."

Tout en parlant, elle suivait du regard le professeur. C'était rare qu'ils aient le temps de discuter. Les élèves passaient leur temps à courir d'un cours à l'autre et le professeur à jouer leur rôle de professeur. Ce qui fait qu'au final, ils n'avaient que des relations prof-élève. Normal entre un prof et une élève. Mais cela laisse de coté la partie disons humaine de chaque individu. Lily-Rose-Alix se laissa emporté par ses réflexion, ne faisant plus attention au professeur de botanique, les yeux dans le vague,...

Mais elle ne resta pas les yeux dans le vague bien longtemps, car le voix de son professeur se fit entendre alors qu'il lui tendait le livre, qu'elle attrapa avec délicatesse.

"C'est bien dommage, car pour le peu que j'en sais c'est un oiseau remarquable, mais j'imagine qu'il faut faire un choix, car on ne peut pas tout voir en cours."

Ainsi il préférait les plantes et animaux aquatique. Bien que ce soit au demeurant une information qui ne pourrait lui être réellement utile, Lily-Rose-Alix était heureuse de le savoir. C'était une petite satisfaction que de savoir qu'elle connaissait une information personnelle sur son professeur préféré que les groupies ridiculement mièvre ignorait.Cela fit battre son cœur un peu plus vite. *Arrête de battre si vite!!! Y à vraiment aucun raison!*

Et puis ils se retrouvèrent là, dans cette bibliothèque, sans savoir quoi dire ou quoi faire. Avec l'éternel fossé creusé par leur rôle respectif de professeur et d'élève. Il semblait encore plus gêné qu'elle, ce qui n'arrangeait en rien leur situation commune. Enfin, il rompit le silence, avec une question bien étrange au premier abord, mais qui était plus profonde que cela ne laissait imaginer :
"Aucun professeur ne nous demande de travailler en groupe. Ce qui m'arrange au demeurant, parce que mes études m'importe bien plus que la quasi totalité des élèves de l'école. Et puis pour être franche j'ai besoin de calme pour travailler, pas d'adolescente en train de glousser bêtement. Et croyez moi c'est une espèce qui n'est pas en voie d'extinction."

Elle avait dit ça avec humeur et presque bonne humeur, mais elle eut un pincement au cœur, toutes ces filles, insouciante, mais qui lui enviaient son statut de fille à papa fortuné, elle ignorait que son amie d'enfance était la solitude, que son avenir ce résumerait à obéir à son père, puis au mari choisi par son père. Qu'elle suivait depuis sa plus tendre enfance bien plus de règles qu'elles ne pourraient imaginer en tout une vie. Alors malgré le léger sourire qui était ses lèvres, ses yeux reflétait cette maturité que l'on acquière avec les responsabilités. Qu'on les aient choisi ou non.

"Mais, vous savez aussi bien que moi, que ces demoiselles et moi même ne feront jamais partie du même monde. Qu'elle ne pourrons jamais comprendre ce que c'est que de devoir toujours honorer son nom et sa famille, de faire passer les attentes des autres avant ces propres besoins ou envie. De faire partie des Grands du monde, même sans le vouloir."

Deuxième point de satisfaction, ils avaient le même point de vue sur les mini-poulettes de bassecours qui pullulaient dans Poudlard. Même s'ils n'étaient pas gêné de la même façon : lui les subissait en cours ou dans les couloirs, elle ne subissait les gloussements que lorsque le professeur n'était pas loin (en cours, elle choisissait toujours les places les plus éloigné des midinettes), et à la rigueur les blabla post-passage du professeur.

Décidément ce prof lui plaisait de plus en plus. Surtout la fatigue qu'elle lisait dans ses yeux lié à ce genre de comportement totalement immature. Il lui sembla comme elle, l'espace d'un instant, il disait exactement ce qu'il pensait, mais une fois l'instant passé, il serait de nouveau son professeur et elle son élève.

Sa réplique suivante le gêna, elle le vit immédiatement parce qu'il baissa la tête, n'osant pas la regarder dans les yeux, celui fit apparaître sur son visage un sourire triste :
"Ce que l'on ne connait pas ne nous manque pas. Je ferait peut être partie des ses filles qui passent leur temps à glousser si j'avais vécu avec d'autres personnes que mes parents. Et puis je ne pense pas être à plaindre, il y a toujours des personnes aux vies bien pires que les notres."

C'est sur ces paroles qu'elle entendit les portes de la bibliothèque grincer de nouveau, laissant entrer le tic tac des talons de la bibliothécaire.

"J'ai été ravie de converser avec vous professeur. Et merci pour le livre" Fit-elle en souriant de façon espiègle. Par contre, elle pensait sincèrement ce qu'elle avait dit pour leur conversation. Elle n'avait pas souvent l'occasion de parler avec une personne ayant un minimum de conversation et qui ne pouvais pas parlé de livre autre que ceux lu pour les cours!!

Sur ce, elle pivota gracieusement et ce dirigea vers le bout de la ranger pour rejoindre la bibliothécaire à son bureau.